1852 – Les premiers cordistes de France

« Au milieu du 19ème siècle, pour désenclaver le Vercors, l’homme décida de forcer les falaises. La première route du vertige, les Grands Goulets, allait voir le jour. Cahier des charges : tailler 1 388 mètres de route dans la muraille, un défi démesuré pour l’époque (…) » – Source

Vient ensuite l’utilisation de la corde à nœuds, des plombiers et des couvreurs y travaillaient inconfortablement pour remplacer les descentes d’eaux pluviales, pose d’échafaudage en éventail ou même des peintres pour des travaux de peinture sur des ouvrages d’art, d’accès difficiles, tel que la Tour Eiffel.

Vidéo réalisée par Paul de Roubaix, à propos des travaux à la corde à nœuds.

Quelques rares guides de haute montagne ou quelques spéléologues en déficit d’activités, pratiquaient également des petits travaux sans grande technicité (déneigement des toits) ou sur des lieux particulièrement difficiles (clochers d’églises, renforcement des falaises surplombant les routes).

Dans les années 50, la corde moderne d’alpinisme est mise au point, naissance des cordes en polyamide. C’est une corde à fils parallèles formés d’éléments multi filamentaires de polyamide protégés par une gaine tressée. C’est un grand progrès… ces nouvelles cordes vont offrir une résistance importante grâce à leur élasticité et vont se trouver protégées des frottements avec la roche par la gaine tressée.

Dans les années 60, des alpinistes ont importé dans le monde du travail des techniques d’accès et des manutentions issues de leur pratique sportive. Peu à peu, ces techniques se dont adaptées aux différents environnements. Elles se sont répandues en complétant les autres méthodes d’accès, tels que les échelles, les échafaudages, les nacelles.

Suite au décret de 1965, en ce qui concerne les travaux en hauteur, le métier de cordiste n’est pas reconnu. Les chefs d’entreprise sont hors la loi.
Assez rapidement, l’enthousiasme des donneurs d’ordres grandit pour cet accès devenu un métier de par la diversité des tâches demandées.

Dans les années 70, développement de nouvelles techniques spéléologiques, descente et remontée sur corde polyamide avec un descendeur et des poignées d’ascension, en remplacement de l’échelle de spéléo.

A partir de 1975, c’est l’apparition de ce matériel et des techniques de spéléologie et d’alpinisme sur le marché du bâtiment et des travaux publiques. Ce qui amènera progressivement au développement des protections contre les chutes de pierres (purges, pose de filet, forassions, béton projeté). L’élargissement des travaux sur les descentes d’eaux pluviales, la pose de bâche ainsi que le nettoyage des vitres (Pyramide du Louvre).

Dans les années 80, professionnalisation du métier de cordiste à temps plein

C’est l’expansion des entreprises en travaux publics, industrie et bâtiment aux différents corps de métier.
Devant cette croissance exponentielle du métier sans réglementation précise, et sa nature un peu particulière, la profession de cordiste s’organise, de par la création de syndicats d’entreprise cordiste, de référentiel commun de techniques d’accès sur cordes, de la création de formations spécifiques. La création de diplômes cordistes : Certificats de Qualification Professionnel de cordiste (CQP et CATSC) ainsi que les qualifications et les certifications.

Les années 2000, montée en puissance des entreprises de travaux d’accès difficiles

Suite à la tempête de décembre 1999, un réel boom dans le bâtiment pour répondre à la demande. S’en suit l’exportation du savoir-faire à l’étranger, la formation et les qualifications des cordistes deviennent obligatoires avec l’utilisation de deux systèmes de sécurité indépendants : corde de travail et corde de sécurité, et l’obligation de mettre en œuvre un système de secours.

2004 : La législation française du travail reconnaît les travaux sur cordes

1er septembre 2004 : Décret N°2004/924, les travaux sur cordes sortent enfin du flou juridique.